Refus de saut
Hello,
Comme Kakaï le signale, j'ai effectivement fait un refus de saut samedi soir.
Aprés une journée de formation bien rempli, j'accède au questionnaire de contrôle des connaissance, là je remplis le QCM et je m'en sors avec un bon 98% en fait je n'avais pas répondu à deux questions : Ces deux questions étaient :
- En chute, combien de temps faut-il pour perdre 300 mètres de hauteur. 3 secondes, 6s, 8s, 12 s
- Êtes-vous prêt à sauter : immédiatement, demain, Je suis plus trés sûr
Pour la deuxième question j'hésitais entre immédiatement et demain. Bilan ma monitrice (Sandrine) m'a jugé capable et prêt.
20 minutes aprés le questionnaire, j'avais une combinaison de saut sur le dos, un casque orange équipée d'une radio, des lunettes de chute, et un parachute avec une voile principale de 260 Ft² sur le dos. Je passe devant le DT afin qu'il effectue les vérifications d'usage sur mon équipement et la façon dont je l'avais enfilé. Il me donne son feu vert, et c'est d'un pas décidé que je me dirige vers le Pilatus.
Je monte en premier dans le Pil, car les élèves sortent en dernier de l'avion, et je me retrouve donc assis à "la cave", entouré de mes deux moniteurs. L'avion roule sur la piste, bizzarement je suis trés calme et déterminé.
On est 10 entassés dans l'avion, et j'ai l'immense honneur d'être en présence du champion du monde 2006 !! L'avion a décollé, je regarde mon altimètre : 300 mètres cool.
Jérôme, mon deuxième moniteur me fait une récap des gestes qui vont nous permettre de communiquer pendant la chute, je jette un regard sur mon alti : 1500 mètres. Le champion du monde (Fred) ajuste ses lunettes et ouvre la porte du Pilatus, je regarde le paysage, mon coeur bat un peu plus vite qu'au décollage.
2000 mètres Fred nous fait un signe bizzare et se jette par la porte ouverte, s'il saute de si bas, c'est qu'il teste une voile mise au point par Titou (le DT resté en bas car il s'est luxé un genoux en jouant avec des potes sur le plancher des vaches).
On regarde Fred évolué sous sa voile pas plus grosse qu'une voile de kite surf ! c'est beau à voir, surtout qu'il est tard et que le soleil est en train de se coucher.
2500 mètres, je fredonne une chanson pour me rassurer : "La route vers l'inconnu est toujours bienvenue, plus rien ne compte plus, la défaillance exclue .."
3000 mètres la porte a été refermée, je ne m'en suis pas rendu compte, mais qu'est ce qu'il fait chaud là dedans ... Jérôme vérifie mon matériel et le réglages des diverses sangles.
3500 mètres, c'est le signal, on doit s'équiper, je met mes lunettes, ajuste la sangle, pose mon casque orange sur la tête. Je regarde mécaniquement où se trouvent les poignées de libération et d'ouverture du parachute de secours, je vais ensuite tripoter mon "hand deploy" qui se trouve dans mon dos un peu au dessus des fesses. Je n'ai plus de salive, mais étrangement mon coeur ne s'emballe pas : Je vais le faire ! J'y suis !
4000 mètres, une parachutiste assise par terre vient me toucher les mains dans un enchainement étrange, tout semble se dérouler au ralenti. Aprés cette poignée de main elle me souhaite "Bon saut". Le largeur ouvre la porte ...
4100 mètres, il fait moins 10° dehors, la parachutiste qui m'a touché la main me fait un joli sourire, un clin d'oeil et se jette par la porte ouverte. Il fait trés froid dans l'avion, mais je ne ressents pas spécialement le froid, je me concentre sur ce que j'ai à faire. Un à un ou par deux, les parachutistes se balancent de l'avion, et au fur et à mesure, j'avance sur le banc en face de la porte. Voilà, il n'y a plus que mes deux monos, le pilote et moi dans le Pil. Mes monos se mettent en place, je suis assis sur le banc, la porte est à moins d'un mètre de moi.
Jérôme me fait signe de venir me mettre en place, je récapitule mentalement ce que j'ai à faire pendant la chute : me cambrer, écarter les bras, ne pas trop relever les jambes, tendre les pointes de pieds vers le haut. Je fixe le bout de l'aile. Je continue mes récapitulatifs, j'ai 4 points à vérifier lorsque ma voile sera ouverte :
- Ma voile a une forme rectangulaire
- Il n'y a pas d'emmelage dans les suspentes
- Le glisseur se trouve un peu au dessus de ma tête
... MERDE c'est quoi la 4ème vérifs ? je m'en souviens plus !! Je sais plus, je suis pas autonomme, je ne peux pas sauter !
Et voilà, je m'entends dire "Je peux vraiment pas !" à Sandrine, Jérôme me demande si je suis sûr, je confirme. La porte est fermée et l'avion redescend ... La honte m'envahie, j'ai honte de ne pas avoir passé cette porte, j'ai honte d'avoir fait perdre leur temps à mes deux monos.
Le zinc se pose sur la piste, et va sur sa zone de parking, je rejoins les hangards, tout peunaud. Je suis acceuilli par Lucas avec qui je discutte un peu, ce n'est pas rare un refus de saut lorsque le saut à lieu le jour même de la formation. Sandrine confirme, et ajoute qu'elle a aussi refusé son premier saut PAC ...
Fred (Le champion du monde) passe a proximité, et en me mettant une tape sur l'épaule me lance jovialement : "On a tous eu peur au premier !" ...
J'ai un peu moins honte, mais je suis dégouté de pas l'avoir fait ...
Patricia devait me guider au sol par radio, elle m'annonce que le lendemain matin je serai dans le premier avion ... La soirée se passe pleine de regrets.
Dimanche matin, j'ai des ennuis de voiture (670 euros de réparations ...), le temps que je m'occupe de ma voiture, il y a trois avions qui sont partis. Je reviens sur la DZ, Sandrine m'annonce que le vent s'est levé et les élèves ne peuvent pas sauter. Fin de la journée pour eux.
En discutant avec elle, il semble évident que je ne pourrai pas finir ma PAC cette année, même en venant le week end prochain. On repousse à avril 2007.
Voilà l'histoire
Comme Kakaï le signale, j'ai effectivement fait un refus de saut samedi soir.
Aprés une journée de formation bien rempli, j'accède au questionnaire de contrôle des connaissance, là je remplis le QCM et je m'en sors avec un bon 98% en fait je n'avais pas répondu à deux questions : Ces deux questions étaient :
- En chute, combien de temps faut-il pour perdre 300 mètres de hauteur. 3 secondes, 6s, 8s, 12 s
- Êtes-vous prêt à sauter : immédiatement, demain, Je suis plus trés sûr
Pour la deuxième question j'hésitais entre immédiatement et demain. Bilan ma monitrice (Sandrine) m'a jugé capable et prêt.
20 minutes aprés le questionnaire, j'avais une combinaison de saut sur le dos, un casque orange équipée d'une radio, des lunettes de chute, et un parachute avec une voile principale de 260 Ft² sur le dos. Je passe devant le DT afin qu'il effectue les vérifications d'usage sur mon équipement et la façon dont je l'avais enfilé. Il me donne son feu vert, et c'est d'un pas décidé que je me dirige vers le Pilatus.
Je monte en premier dans le Pil, car les élèves sortent en dernier de l'avion, et je me retrouve donc assis à "la cave", entouré de mes deux moniteurs. L'avion roule sur la piste, bizzarement je suis trés calme et déterminé.
On est 10 entassés dans l'avion, et j'ai l'immense honneur d'être en présence du champion du monde 2006 !! L'avion a décollé, je regarde mon altimètre : 300 mètres cool.
Jérôme, mon deuxième moniteur me fait une récap des gestes qui vont nous permettre de communiquer pendant la chute, je jette un regard sur mon alti : 1500 mètres. Le champion du monde (Fred) ajuste ses lunettes et ouvre la porte du Pilatus, je regarde le paysage, mon coeur bat un peu plus vite qu'au décollage.
2000 mètres Fred nous fait un signe bizzare et se jette par la porte ouverte, s'il saute de si bas, c'est qu'il teste une voile mise au point par Titou (le DT resté en bas car il s'est luxé un genoux en jouant avec des potes sur le plancher des vaches).
On regarde Fred évolué sous sa voile pas plus grosse qu'une voile de kite surf ! c'est beau à voir, surtout qu'il est tard et que le soleil est en train de se coucher.
2500 mètres, je fredonne une chanson pour me rassurer : "La route vers l'inconnu est toujours bienvenue, plus rien ne compte plus, la défaillance exclue .."
3000 mètres la porte a été refermée, je ne m'en suis pas rendu compte, mais qu'est ce qu'il fait chaud là dedans ... Jérôme vérifie mon matériel et le réglages des diverses sangles.
3500 mètres, c'est le signal, on doit s'équiper, je met mes lunettes, ajuste la sangle, pose mon casque orange sur la tête. Je regarde mécaniquement où se trouvent les poignées de libération et d'ouverture du parachute de secours, je vais ensuite tripoter mon "hand deploy" qui se trouve dans mon dos un peu au dessus des fesses. Je n'ai plus de salive, mais étrangement mon coeur ne s'emballe pas : Je vais le faire ! J'y suis !
4000 mètres, une parachutiste assise par terre vient me toucher les mains dans un enchainement étrange, tout semble se dérouler au ralenti. Aprés cette poignée de main elle me souhaite "Bon saut". Le largeur ouvre la porte ...
4100 mètres, il fait moins 10° dehors, la parachutiste qui m'a touché la main me fait un joli sourire, un clin d'oeil et se jette par la porte ouverte. Il fait trés froid dans l'avion, mais je ne ressents pas spécialement le froid, je me concentre sur ce que j'ai à faire. Un à un ou par deux, les parachutistes se balancent de l'avion, et au fur et à mesure, j'avance sur le banc en face de la porte. Voilà, il n'y a plus que mes deux monos, le pilote et moi dans le Pil. Mes monos se mettent en place, je suis assis sur le banc, la porte est à moins d'un mètre de moi.
Jérôme me fait signe de venir me mettre en place, je récapitule mentalement ce que j'ai à faire pendant la chute : me cambrer, écarter les bras, ne pas trop relever les jambes, tendre les pointes de pieds vers le haut. Je fixe le bout de l'aile. Je continue mes récapitulatifs, j'ai 4 points à vérifier lorsque ma voile sera ouverte :
- Ma voile a une forme rectangulaire
- Il n'y a pas d'emmelage dans les suspentes
- Le glisseur se trouve un peu au dessus de ma tête
... MERDE c'est quoi la 4ème vérifs ? je m'en souviens plus !! Je sais plus, je suis pas autonomme, je ne peux pas sauter !
Et voilà, je m'entends dire "Je peux vraiment pas !" à Sandrine, Jérôme me demande si je suis sûr, je confirme. La porte est fermée et l'avion redescend ... La honte m'envahie, j'ai honte de ne pas avoir passé cette porte, j'ai honte d'avoir fait perdre leur temps à mes deux monos.
Le zinc se pose sur la piste, et va sur sa zone de parking, je rejoins les hangards, tout peunaud. Je suis acceuilli par Lucas avec qui je discutte un peu, ce n'est pas rare un refus de saut lorsque le saut à lieu le jour même de la formation. Sandrine confirme, et ajoute qu'elle a aussi refusé son premier saut PAC ...
Fred (Le champion du monde) passe a proximité, et en me mettant une tape sur l'épaule me lance jovialement : "On a tous eu peur au premier !" ...
J'ai un peu moins honte, mais je suis dégouté de pas l'avoir fait ...
Patricia devait me guider au sol par radio, elle m'annonce que le lendemain matin je serai dans le premier avion ... La soirée se passe pleine de regrets.
Dimanche matin, j'ai des ennuis de voiture (670 euros de réparations ...), le temps que je m'occupe de ma voiture, il y a trois avions qui sont partis. Je reviens sur la DZ, Sandrine m'annonce que le vent s'est levé et les élèves ne peuvent pas sauter. Fin de la journée pour eux.
En discutant avec elle, il semble évident que je ne pourrai pas finir ma PAC cette année, même en venant le week end prochain. On repousse à avril 2007.
Voilà l'histoire
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